On sait qu’un excellent sommeil procure de nombreux bienfaits pour la santé. On peut citer l’amélioration de la fonction cardiaque et la réparation des cellules, ainsi que l’amélioration de la mémoire et des fonctions cognitives. En résumé, le sommeil permet à votre corps de se réparer et de se régénérer pour le lendemain.
Les bienfaits de la sieste
L’idée que nous devrions dormir par tranches de huit heures est relativement récente. Les êtres humains dorment de manières diverses et variées. Par exemple, des millions de travailleurs chinois font une sieste d’une heure environ après le déjeuner et c’est également une pratique courante en Inde et en Espagne.
Les siestes ont même des bienfaits physiques. Dans une étude menée auprès de 23 681 Grecs pendant six ans, les participants qui faisaient une sieste trois fois par semaine avaient 37 % moins de risques de mourir d’une maladie cardiaque. Sans parler de tous les autres bienfaits qui découlent de cette pratique :
Les experts du sommeil ont découvert que les siestes augmentent la vigilance, stimulent la créativité, réduisent le stress, améliorent l’endurance, les capacités motrices et la précision, aident à perdre du poids, réduisent le risque de crise cardiaque, améliorent l’humeur et augmentent la mémoire. Selon le professeur Leon Lack de l’Université Flinders, 10 à 15 minutes de sommeil semblent être la durée optimale pour améliorer les performances, le temps de réaction et la vigilance. Cette amélioration semble se prolonger jusqu’ à deux ou trois heures après la sieste.
Mémoire
Il a été démontré que les siestes sont bénéfiques pour le processus d’apprentissage, car elles nous aident à mieux assimiler et retenir l’information. Dans une étude menée par Susanne Diekelmann, les participants ont mémorisé des cartes illustrées pour tester leur mémoire. Après avoir mémorisé un jeu de cartes, ils ont eu une pause de 40 minutes pendant laquelle un groupe s’est endormi et l’autre est resté éveillé. Après la pause, les deux groupes ont été testés sur la mémorisation des cartes, et le groupe qui avait fait la sieste a mieux réussi :
À la grande surprise des chercheurs, les dormeurs se sont beaucoup mieux débrouillés, se rappelant en moyenne de 85% des cartes, comparativement à 60% pour ceux qui étaient restés éveillés.
Les siestes aideraient notre cerveau à consolider notre mémoire :
La science nous montre que lorsqu’un souvenir est capté dans le cerveau pour la première fois – l’hippocampe, pour être précis – il est encore « fragile » et s’efface facilement, surtout si l’on demande au cerveau de mémoriser plus de choses. Quand on regarde les effets sur le cerveau, faire la sieste semble « pousser » les souvenirs vers le néocortex, une zone du cerveau permettant de stocker les souvenir de manière plus durable en les empêchant d’être « écrasés ».
Apprentissage
Faire une sieste permet également de libérer l’information qui se trouve dans les zones de stockage temporaire de votre cerveau et de le préparer à intégrer de nouvelles informations. Une étude de l’Université de Californie a découvert qu’étudier pendant la nuit, comme le bachotage la veille d’un examen, diminue en fait la capacité du cerveau à assimiler l’information de près de 40 %.
Pour expliquer le processus de nettoyage de votre cerveau grâce à la sieste, le docteur Matthew Walker compare le fonctionnement de l’hippocampe à une boîte aux lettres. Il se remplit et vous devez dormir pour entamer le « ramassage du courrier ». Jusqu’à ce que vous dormiez, le courrier reste dans la boîte de réception et vous ne pouvez pas le récupérer.
Le docteur Walker a également mentionné que faire la sieste avant tout apprentissage est aussi important que faire la sieste après : le sommeil prépare le cerveau comme une éponge, prêt à absorber de nouvelles informations.
Comment profiter des bienfaits de la sieste?
1. Connaître le temps que vous prenez pour vous endormir.
Si vous essayez de faire la sieste, vous devez certainement tenir compte du temps qu’il vous faut pour vous endormir. Si vous avez besoin d’aide pour résoudre ce problème, vous pouvez essayer d’utiliser un tracker comme Jawbone UP, ou une application de veille sur votre téléphone. Une fois que vous avez une idée approximative, vous pouvez en tenir compte dans votre temps de sieste.
2. Ne dormez pas trop longtemps.
C’est en dormant trop longtemps que les siestes peuvent devenir problématiques. Cela peut vous exposer à « l’inertie du sommeil », cette sensation d’être étourdi et confus au réveil voir même d’être encore plus fatigué qu’avant. D’après les résultats, les siestes les plus efficaces sont les micro-siestes (15-20 minutes) ou alors les longues siestes de 90 minutes afin de dormir un cycle du sommeil complet. Entre les deux, la phase d’éveil peut être difficile et affecter vos performances.
3. Choisissez le bon moment de la journée.
Faire une sieste quand votre niveau d’énergie diminue vous aidera à éviter le sentiment que la journée s’éternise alors que vous essayez de faire abstraction de votre fatigue. C’est habituellement un peu après le déjeuner pour ceux d’entre nous qui travaillent aux horaires traditionnels :
En raison des cycles naturels de nos rythmes circadiens, nous connaissons deux pics de fatigue par tranche de 24 heures. Un premier pic de somnolence se situe habituellement au milieu de la nuit, et l’autre, 12 heures plus tard, tombe en plein milieu de l’après-midi.
Si vous manquez de sommeil, vous ressentirez cette baisse d’énergie plus intensément et serez plus enclin à faire la sieste. Plutôt que de vous battre avec des boissons énergisantes ou du café, faites une petite sieste pour vous ressourcer avant de reprendre l’après-midi.
N’oubliez pas d’installer votre espace de sieste avec le moins de lumière possible et prenez une couverture pour vous tenir au chaud pendant que vous dormez.
Alors n’attendez plus et faites la sieste !